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Le triangle des Bermudes

by Patrice Michaud

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1.
Des trous dans les bas Des mots tombent comme des mouches derrière mes stores. Des valises sans voyage traînent dans mon char. Y perdent le nord. Faut sortir son derrière du La-Z-Boy. Retourner en arrière comme les cowboys. Faut brasser son cœur, le jeter dans un train. Retarder son heure, trouver le chemin de son Himalaya. La vie sert à ça, des trous dans les bas. As-tu déjà pensé venir avec moi ? Ça manque un peu d'amour dans l'agenda. Pense à ça. On laissera nos histoires dans ta sacoche et des lundis matins au fond des poches. Faut brasser son cœur, le jeter dans un train. Retarder son heure, trouver le chemin de son Himalaya. La vie sert à ça, des trous dans les bas.
2.
Cahier Canada Mes genoux de mercure au chrome dans ma cabane découpée dans le styrofoam. Perdu, mon couteau de poche. Tant pis, môman l'a caché au fond de sa sacoche. Vouloir devenir un homme et puis courir parce qu'on a volé trop de pommes. Le temps de fuller mes poches et de passer la journée à tirer des roches. C’est écrit dans un vieux cahier Canada où je retourne quand c’est gris. Dans un vieux cahier Canada. À soir, on va chez Mamie où la bienvenue s'étend au-delà du tapis. Pour Noël pis toute la patente. Et moi, couché au creux des manteaux des matantes. Couché au creux des manteaux des matantes. C’est écrit dans un vieux cahier Canada où je retourne quand c’est gris. Dans un vieux cahier Canada. Dans un vieux cahier Canada où je retourne quand c’est gris. Dans un vieux cahier Canada.
3.
Les bombes, Zoé Dans la rue, les cancers à venir s'marchent dessus et n'ont plus rien à dire. C'est un jeu qui finira la job. Et nous deux, au fond du garde-robe. V'là les bombes, Zoé. Cours te cacher dans les bras de ma chambre. Avant qu'l'hécatombe vienne nous briser et que la nuit ne tombe, cours Zoé. Dans la rue, le monde est à recoudre. Entends-tu la finale Hollywood ? C'est le feu qui finira la job. C'est un peu la couleur de ta robe. V'là les bombes, Zoé. Cours te cacher dans les bras de ma chambre. V'là les bombes, Zoé. Cours te cacher dans les bras de ma chambre. Avant qu'l'hécatombe vienne nous briser et que la nuit ne tombe, cours Zoé.
4.
Le Triangle des Bermudes Tes yeux perdus dans les rides de Clint Eastwood et dans la neige de la TV. J'ai mis mon linge à l'envers, ma tête su'l hood, mais ton char était blindé. Es-tu perdue dans les photos du salon, entre le nord et le sud ? Tu passes au-dessus du cœur et d'la raison, dans le triangle des Bermudes. Tu disparais. Mais si le temps est clair avant l'hiver, ce sera doux, si tes genoux donnent d'la misère, si les chemins courent sur la mer, ce sera beau et les oiseaux se marieront entre les poteaux d'téléphone. Et cette fois, ce sera la bonne. Le son du jour, le fond de l'air qui portent à ça. Et si le vent est las, si bedaine basse, ce sera un gars. Tes yeux rendus à des milles du moment, quand tu ne finis pas tes phrases. Ils sont si grands, on pourrait pleurer dedans, mais je suis coincé dans l'espace. Es-tu perdue dans ton corps de salle d'attente entre la nuit et le jour ? Elles ont mille ans les chansons que tu me chantes. Si tu savais tellement je cours. Si tu savais tellement je cours après. Si tu savais tellement je cours après toi. Mais si le temps est clair avant l'hiver, ce sera doux, si tes genoux donnent d'la misère, si les chemins courent sur la mer, ce sera beau et les oiseaux se marieront entre les poteaux d'téléphone. Et cette fois, ce sera la bonne. Le son du jour, le fond de l'air qui portent à ça. Et si le vent est las, si bedaine basse, ce sera un gars.
5.
On fait comme si Ton coeur échappé au fond de mon char, reviens-tu demain le reprendre ? Le mien t’a suivi le long du trottoir, tu l’as dans tes mains. Je sais que tu sais que c'est pas mon char, tant pis, ça fait rien. Tu m'as dit : On fait comme si c'était vrai, comme si on avait la paix. On fait comme si. On fait comme si. Des heures empruntées à ton père qui te veut dans la cuisine au réveil. Va pas croire que je finirai comme lui, puncher à l’usine. Je t'emmènerai loin de ton quartier d'maisons toutes pareilles. Tu m'as dit : on fait comme si c'était vrai, comme si on avait la paix. On fait comme si. On fait comme si. On fait comme si. T'as quitté ton chandail sans trop savoir, je n’ai pas eu peur. J'avais mis la radio un peu trop fort, le climatiseur était mort. J'ai fait comme si c'était vrai, comme si on avait la paix. J'ai vu ton coeur. On fait comme si. On fait comme si. On fait comme si.
6.
Les trottoirs 38 degrés sur les trottoirs, le troupeau qui cherche son air d'aller au lit, d'aller nulle part, la vie cachée sous les paupières. Tous ces corps qui se plient vers vendredi. L'espoir a su tenir le coup au bout d'un carton d'allumettes. L'amour usé jusqu'aux genoux, mon cœur n'avait rien à se mettre. Tu es la goutte d'eau dans le désert de ma peau. 18 degrés sur les trottoirs battus au trot des secrétaires. Le mensonge est un accessoire accroché sur les lampadaires. Des matins plein les bras, mais rien de toi. La ville finit de s'endormir, les chaises ont grimpé sur les tables. Je t'ai cherchée jusqu'à maudire ta main toujours insaisissable. J'attendais l'orient et c'est l'hiver qui me prend. [la la la] -20 degrés sur les trottoirs, mes doigts sur le point de casser. Janvier me gèle de bord en bord, les rues s'allongent sous mes pieds. Mon cœur traîne dans les coins, ni plus ni moins. Combien d'histoires sous la rumeur, sous les débris du bonheur ? Du bonheur ? [la la la]
7.
Chercher ton sud J'imagine bien, un œil par l'embrasure, ta maison ouverte, tes dessins sur les murs. Et j'entends si fort les tambours de ton corps. Moi, dans mon désordre, je rêve en secret de mettre mon linge sur ta corde. J'imagine bien ton lit qui se dénude. Je reviens demain. J'irai chercher ton sud. Et j'entends si fort les tambours de ton corps. Moi dans mon désordre, je rêve en secret de mettre mon linge sur ta corde. [encore]
8.
Klondike 02:48
Klondike J'attache Barabbas. Ma femme est tendre comme le Texas. 'Ga l'autre qui est en face ! Y'a pas d'problèmes, lui, chacun sa race. Promener le chien, m'as aller promener l'chien. La vie, c'est pas toujours le Klondike. Fait que j'm'en vas aller promener l'chien. Quand est-ce que j'vas être riche ? Ça fait 25 ans que j'mange des sandwichs. Je reste ou j'm'en vas ? Je suis déjà mort deux fois pour Columbia. [refrain] Six heures et quart et Barabbas qui fait semblant qu’y m'connaît pas. Sur la pelouse des voisins, il ne se passe vraiment plus rien dans cette vie de chien à part qu’y faut que j'sorte le mien. Ça achève que j'me dis, pis que j'peux pas descendre plus bas qu'ici. À moins, penses-y pas, que l'chien se sauve ou qu’y pisse su'l sofa. [refrain]
9.
Walkman 01:01
Walkman T'ajustes le rythme de tes pas sur celui du walkman. T'ajustes le rythme de tes pas sur celui du walkman, baby ! T'ajustes le rythme de tes pas sur celui du walkman. T'avances, t'avances, tu dis. Ton coeur est solitaire dans ton petit body de bombe nucléaire. T'ajustes le rythme de tes pas sur celui du walkman, baby !
10.
View master 04:13
View-Master Un char d'assaut dans le salon. Un char d'assaut assis devant ses émissions. La pièce est pleine, remplie par ta bedaine. Tu l'connaissais pas, le garçon. Le genre de soir où tout se passe dans l'fond Léon. Les cloches qui sonnent, standing ovulation. Pis là, tu brailles pour oui ou non, parce qu’y reste pus de cornichons. La coupe est pleine, pis toi itou. Dedans ta tête, t'es à genoux. Et pis tu chiales pour oui ou non, tu rentres pus dans tes pantalons. Pluton qui n'est plus une planète, elle qui nous a jamais rien fait. T'as peur d'être pareille comme ta mère, d'être pareille comme ta Marilyn Monroe de mère qui était pas là quand tu tendais les bras. Un char d'assaut dans le salon. Un char d'assaut assis devant ses émissions. Silence, moteur. Ta vie en View-Master. Pis là, tu brailles pour oui ou non, parce qu’y reste pus de cornichons. La coupe est pleine, pis toi itou. Dedans ta tête, t'es à genoux. Et pis tu chiales pour oui ou non, tu rentres pus dans tes pantalons. Pluton qui n'est plus une planète, elle qui nous a jamais rien fait. Et pis tu pleures aussi de joie, tu pleures un peu n'importe quoi. L'aiguille du coeur est détraquée depuis qu'il te pousse un bébé. [pa pa la pa]
11.
Mille et toi 04:41
Mille et toi Cupidon a manqué d’flèches. Y’a plié ses bagages. Y’a pilé sur la mèche, pis y’é tombé su’l chômage. On a eu beau mentir, tricher pour que ça fitte, mais nos plus beaux souvenirs, sentent les boules à mites. Y s’en vont comme des rats qui quittent le bateau qui prend l’bas. La fuite. T’as dit qu’c’était logique entre deux tranches de pain. La décharge atomique à huit heures du matin. Plus rien n’est comme hier. Le corps est accessoire, avec le linge d’hiver accroché su’l support. T’as brisé ta cédule. Je perds, selon tous les calculs, la guerre. Et mille et un, et mille et deux, et toi. [encore] Es-tu là ? Le cancer a gagné nos charges magnétiques, y’a fini d’étouffer nos amours asthmatiques. Et moi, je couche avec ma paye. Et moi, je cours après la veille. [encore] Et mille et un, et mille et deux, et toi. [encore] [et encore] Es-tu là ?
12.
C'est chien pour les singes Au départ, rien de louche, on n’a que ce qu'on touche. On se lève en marchant, la chair entre les dents. Et c'était déjà toute une aventure. C'était le grand vent qui prenait dans la voilure. L'horizon sans clôture était de bon augure. C'était la belle époque... C'était avant que ça fucke. Et pis ben... On veut toujours plus grand, le jeu des conquérants. On s'installe, on prospère, on prend des locataires. On brûle ses jours à faire beaucoup d'argent. Le soir, on disparaît dans les craques du divan. Tout ça pour finir en d’sous d’une dalle de ciment. Malgré toutes nos méninges, ça reste chien pour les singes. Et pis ben... Ça finit par la guerre, peu importe l'adversaire. On n’est pas fou non plus, les plus pauvres au début. Et la vieille histoire de se répéter : « Je l'ai tué, mais c'est lui qui avait commencé ». Et si Darwin s'était enfin trompé. Malgré qu'on porte du linge, ça reste chien pour les singes. Ça reste chien pour les singes. [encore] [et encore]
13.
Deepwater Horizon Ça marche fort et dans ce corps de guerre, le cœur est diésel. La tête creuse. La bête retrousse ses manches et garde l'œil étanche. Ça marche pus. Tirer le jus qui sort, le sang des dinosaures. Ça vaut de l'or, les fuites noires qui nagent, les derniers cris sauvages. Deepwater Horizon Deepwater Horizon Faut nourrir le char, laisser le fond qui meurt, des couloirs dans le cœur. Au fond des yeux, déjà le bleu se perd, ne reste que le sel. Changer de port, pomper le noir qui dort dans le blanc du nord. Deepwater Deepwater Deepwater
14.
Cap-Chat / Montréal Le jeudi, c'est tranquille dans l'anse. Un bienvenue, en néon rouge, au-d'sus d'la porte du Petro. On flashe au même rythme cardiaque. C'est le signal du départ. La chanteuse pop su'l magazine me regarde comme si elle voulait embarquer elle aussi. Mais a pas de billet pis j'ai pus d'argent. Le jeudi dans l'anse, y'a rien qui s'passe, y’a rien qui s'crée. Tout se transforme. Le ciel est pas sûr, mais les chemins su'a mer supposent qu'y va mouiller pis les enfants su'a corde me disent qu'ils vont brailler. On en sort pas tous indemnes. Miss Météo, a rien à dire là-dessus, elle contrôle juste son maquillage. Elle ne voit rien de bon pour moi, ou même de mal, dans ses boules de cristal. Ses yeux tournent comme des boussoles folles devant cent mille éoliennes et le vent diésel pousse l'autobus sur la 132, qui est ben plus longue que ça. J'ai 17 ans. Comme si c'était hier. Toujours la même cérémonie : ma mère me dit de r'culer mes épaules pis d'être fier parce que c'est tout ce qu'on a. Mon père dit rien, ça veut tout dire : « 'Tention le grand. Un gars peut se perdre entre Cap-Chat pis Montréal ». On s'arrête presque plus qu'on roule. Le temps est long comme à l'église. Mais la vie est risquée comme deux flos dans un char sport. Tout ça me dépasse sur une double pendant qu'le chauffeur mange ses kilomètres. La mer fait pas toute la run. A finit par prendre son bord comme pour te dire que là, t'es pus vraiment chez vous. À mesure d'la sphate, mes années s'accumulent comme les lampadaires pis les sandwichs triangle. C'est le Transsibérien qui fend l'hiver en deux pendant que la 132 hiberne. La game des Canadiens se perd dans les virgules des fréquences pis mes batteries sont faibles. C'est triste, mais pas autant qu'la fille du dépanneur, qui travaille de nuit, qui passe la moppe, l'espoir coincé dans son linge propre. Pas le temps d'étaler nos vies sur le comptoir de gratteux. La lune est diésel. Le bus repart et s'enligne sur la 20, sur ma vingtaine qui est pas plus longue que ça. On n’a pas toujours le temps de tomber en amour entre Cap-Chat pis Montréal. La ville est soûle, le vendredi. C'est noir de flos en linge pas chaud, pas grave, qu'y parlent plus fort qu'les chars ultra-shinnés pour la parade des pétards. Ça parle d'exhaust pour exaucer leur rêve nocturne de filles format de poche, jouquées comme des perruches en talons hauts. Au fond du bar, madame passe son temps à pas faire son âge pendant que je cherche le mien. La radio chante en mono la moitié d'une chanson d'amour. Et dans la nuit cagoule, dans les rues tatouages, Montréal me regarde comme si elle savait que j'sais pas où j'm'en vas. J'ai 30 ans. C'est comme si c'était demain. La reine d'Angleterre est sur le bien-être pis à me demande du change, mais j'ai pus d'argent. Tout est égal entre Cap-Chat pis Montréal. Il est 5 heures dans l'autobus. Le matin s'enfarge sur la vitre. J'me demande souvent où je vis. Je pense à ça pendant le break à Rimouski.

credits

released May 4, 2011

Patrice Michaud :
Voix, guitare, claps

André Lavergne :
Guitare, Dobro, lap steel, piano (Cap-Chat / Montréal)

David Brunet :
Guitare, piano, orgue, percussions, claps, ukulele, banjo, basse (Les bombes, Zoé), choeurs (On fait comme si, Des trous dans les bas, Les trottoirs)

Richard Deschênes :
Basse, contrebasse, claps, choeurs (On fait comme si, Des trous dans les bas, Les trottoirs)

Simon Blouin :
Batterie, percussions

Geneviève Toupin :
Voix (Le Triangle des Bermudes, Mille et toi, On fait comme si, View-Master)

Yves Marchand :
Choeurs (On fait comme si, Des trous dans les bas, Les trottoirs), claps (On fait comme si, Des trous dans les bas, View-Master)

Isabelle Cyr :
Choeurs (On fait comme si, Les trottoirs), claps (On fait comme si, Des trous dans les bas, View-Master)

Isabelle Dowd :
Choeurs (Deepwater Horizon, On fait comme si, Les trottoirs)

Joëlle Saint-Pierre :
Vibraphone (Les bombes, Zoé)

François Richard :
Wurlitzer (C’est chien pour les singes), accordéon (Les trottoirs)

Eugenio « Kiko » Osorio :
Percussions (C’est chien pour les singes, Walkman)

Kristin Molnar :
Violon (Deepwater Horizon, Le Triangle des Bermudes)

Myriam Pelletier :
Violon (Deepwater Horizon, Le Triangle des Bermudes)

Jean-Marc Martel :
Alto (Deepwater Horizon, Le Triangle des Bermudes)

Jean-Christophe Lizotte :
Violoncelle (Mille et toi, Deepwater Horizon, Le Triangle des Bermudes)

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Réalisation : David Brunet
Arrangements : David Brunet, Patrice Michaud et André Lavergne (Cap-Chat / Montréal)

Enregistré aux Studios Piccolo, au studio Multisons, chez David et chez André.
Prise de son et mixage : Ghyslain Luc Lavigne
Prises de son additionnelles : Olivier Ouimet, David Brunet et André Lavergne
Matriçage : Marc Thériault

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