1. |
Des cowboys, des indiens
03:22
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j’habite quarante heures
rongées d’hypothèques.
j’ai le corps du draveur
pogné entre deux chèques.
j’y laisserai ma peau
et un paquet de nerfs.
on en fera des manteaux
pour tous les actionnaires.
refrain
y’a donc ben des cowboys
pour ce qui reste d’indiens.
je me sens étranger,
un homme à prix modique,
et je suis étranglé
au milieu du trafic.
si vous saviez mes envies
d’aller mettre le feu,
de brûler mes habits
et faire mes adieux.
refrain
si la vie tenait pile
dans une valise de char,
je laisserais mon fossile
et je gagnerais le nord.
je rêve de grands yeux noirs
pour cuire mon cœur de plâtre,
pour allumer l’espoir
dans le matin mulâtre.
refrain
un peu trop de cowboys
pour ce qui reste d’indiens.
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2. |
Mécaniques générales
03:17
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tu avais les ongles longs,
j’avais les ondes courtes,
toi l’île et moi, le littoral.
on a fait sauter le pont,
croiser nos langues mortes,
nos mécaniques générales.
tu disais:
oh ! mon bel ami.
oh ! mon ange gris.
pourquoi les jours sont si courts?
je disais:
oh ! ma belle amie.
oh ! mon ange gris.
pourquoi les jours sont si courts avec toi?
comme si on vidait la banque,
cette impression de manque.
icare cherche son parachute.
ma bouche est orpheline,
ta peau de mescaline.
reste là encore quelques minutes.
pour me dire:
oh ! mon bel ami.
oh ! mon ange gris.
pourquoi les jours sont si courts?
je disais:
oh ! ma belle amie.
oh ! mon ange gris.
pourquoi les jours sont si courts avec toi?
[encore]
j’ai pris ton coeur de corail.
c’est vrai, je me suis fait mal
mais tu restes mon trésor national.
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3. |
Le feu de chaque jour
04:36
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pendant que l’hiver ouvre nos lèvres,
tu tiens mes yeux comme un feu de grève.
je rêve des soirs où tu t’arranges,
je pense aux endroits où tu te changes
quand tu t’en vas briser des records.
ici, la nuit est un carnivore.
tu rends mes matins unanimes
quand tu reviens comme dans les films.
mais tu repars.
moi, j’attends.
j’attends que le printemps nous déshabille,
que fondent nos empreintes.
j’attends.
j’attends que le printemps nous déshabille
pour boire ton absinthe.
pendant que l’hiver ouvre nos lèvres,
l’argent que j’ai pas brûle de fièvre.
les arbres se couchent sous tes pieds,
la ville retient son respire.
je n’ai plus de cœur et tout est fermé.
je n’ai plus de cœur et tout est fermé.
je n’ai plus de cœur.
moi, j’attends.
j’attends que le printemps nous déshabille,
que fondent nos empreintes.
j’attends.
j’attends que le printemps nous déshabille
pour boire ton absinthe.
chercher le feu de chaque jour.
prendre les sorties de secours.
chercher le feu de chaque jour.
j’irai consumer ton retour.
chercher le feu de chaque jour.
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4. |
Je cours après Marie
04:06
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je cours comme un voleur,
je n’sens plus la douleur.
y’a plus rien d’important.
je n’aime que le vent
qui frôle les chevilles
sous les jupes des filles.
longtemps, filait ma chance
par les sorties d’urgence.
maintenant, je fais tourner
un piano sur mon nez
quand elle passe près de moi
et partout à la fois.
[et partout à la fois].
on dirait de l’amour.
un appel au secours.
y’a plus rien autour
car moi, je cours après marie.
je cours après marie.
elle détruit l’ordinaire
en mille éclats de verre.
comme un grand dérapage,
un doigt sur le crémage.
à peine si je maîtrise,
comme un orgue d’église.
je ne sens plus l’hiver,
les journées sans lumière.
je filme au ralenti.
je cours après marie.
on dirait de l’amour.
un appel au secours.
y’a plus rien autour
car moi, je cours après marie.
[encore]
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5. |
Deux lignes rouges
03:52
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tu passeras de nuit, sous les sentinelles,
te glisser dans mon lit.
petit criminel.
à chaque chat, sa souris.
tu auras des miracles au creux de tes mains
et au bout de tes doigts pour tracer
des chemins d’oiseaux.
des éléphants à vélo.
c’est vrai tout ça mais ne le dis pas à ta mère.
grande nuit
et petits jours.
c’était vendredi
et deux lignes rouges.
sais-tu que tu feras des armées de jaloux
quand tu grimperas pour me prendre par le cou?
célèbre-moi sur les joues.
j’imagine déjà l’allure de tes phrases.
paraît que les chevaux rêvent de moteur à gaz.
dis-moi tes secrets à voix basse.
c’est vrai tout ça mais ne le dis pas à ta mère.
attends-moi.
grande nuit
et petits jours.
c’était vendredi
et deux lignes rouges.
courtes nuits
mais grand amour.
c’était vendredi
et deux lignes rouges.
tu passeras de nuit, sous les sentinelles,
te glisser dans mon lit,
garçon ou demoiselle.
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6. |
Loin de Disneyland
04:31
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t’arrives en même temps que les clémentines
et j’hallucine, tu goûtes pareil.
dehors, le soleil se couche tout habillé
et ton linge qui tombe à tes pieds.
ma paye qui brûle
le jeudi soir
pour que t’oublies de t’en aller.
ton corps est au quart de tour
mais je reste toujours en banlieue de toi.
et pis, tout à coup, tout s’arrête.
tu rallumes les néons et ça tue la fête.
j’sais plus comment être aussi près.
comment être aussi près de toi
et si loin de disneyland.
et si loin de disneyland.
ta robe retourne bien avant le matin
sur tes épaules, elle sait le chemin.
souvent, j’oublie que dehors existe encore,
j’ai toujours un temps de retard.
ma tête qui brûle
le jeudi soir
pour que t’oublies de t’en aller.
je t’ai demandé d’partir, de ne plus se voir
et tu t’es mise à pleuvoir.
j’sais plus comment être aussi près.
comment être aussi près.
j’sais plus comment être aussi près de toi
et si loin de disneyland.
et si loin de disneyland.
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7. |
M'espères-tu?
03:46
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des heures à la traîne
et le désir
qui se fait rare.
quand ça adonne.
travail à la chaîne
pour mieux retenir
nos années de gloire
et changer la donne.
retrouver le feu
qui nous mangeait des yeux.
m’espères-tu ?
m’espères-tu autant
que je t’espère ?
serais-tu d’humeur
pour refaire la ride ?
te refaire la cour,
rougir ton visage.
partir la rumeur
que bonnie and clyde
sont de retour
dans les parages.
faire jouer jusqu’au bout
le best of de nous.
m’espères-tu ?
m’espères-tu ?
m’espères-tu autant
que je t’espère ?
[encore]
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8. |
Des hommes ordinaires
03:44
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je partirai bien avant
la remise des médailles.
je serai au premier rang
le jour de mes funérailles.
ai-je bien rendu service?
suis-je resté pacifique
sous les feux des artifices
et des chars allégoriques?
je me demande souvent
qui est celui qui dessine,
qui trace tous les mouvements
de cette danse de figurines.
je savais, petit garçon,
reconnaître les méchants.
ils n’avaient jamais de prénom
et repartaient les pieds devants.
ils déposeront mon corps
devant les yeux de mes frères,
couché dans un coffre-fort
sous des hommes ordinaires.
ils déposeront mon corps, les yeux de mes frères,
sous des hommes ordinaires.
on se lestera de plomb,
on se cherchera la haine.
camarades des légions
de soldats de porcelaine.
dans les joues creuses du jour,
le cœur en chien de fusil,
j’attends que ce soit mon tour,
j’attends que ce soit fini.
ils déposeront mon corps sous les yeux de mon père,
couché dans un coffre-fort
sous des hommes ordinaires.
ils déposeront mon corps, les yeux de mon père,
sous des hommes ordinaires.
ils déposeront mon corps sous les yeux de ma mère,
couché dans un coffre-fort
sous des hommes ordinaires.
ils déposeront mon corps, les yeux de ma mère,
sous des hommes ordinaires.
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9. |
Le crash du Concorde
03:01
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je n’ai pas le temps pour notre avenir.
je marche au flair.
je suis prospère
et sur la coche.
c’est au plus fort la porsche.
on ne s’en fait pas avec l’avenir.
on aura chaud, ce sera beau, bébé!
comme le crash du concorde.
oh ! ma chérie. on fait son paradis!
je n’ai pas le temps pour notre avenir.
je fais le mort,
j’ai mon confort.
on est si bien
sur le bras canadien.
dans mon pays, on fait son paradis!
je n’ai pas le temps pour notre avenir
mais j’ai un deal,
c’est comme une île
toute en plastique,
au large du pacifique.
pour oublier nos malheurs à venir,
je te marierai
sur le rivage
et tu seras belle
dans ta robe camouflage.
c’est tout compris, on fait son paradis!
on ne s’en fait pas avec l’avenir.
on aura chaud, ce sera beau, bébé!
comme le crash du concorde.
oh ! ma chérie. on fait son paradis!
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10. |
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je suis chien, je suis fauve,
je n’attendais que toi.
moi, je m’en viens me frotter comme un chat
et mon corps se réchauffe
à ton cœur angora.
c’est toujours comme ça quand tu r’viens à maison.
depuis toi, tout s’éclaire,
ça brille comme de l’or.
je suis fou braque comme un jeune labrador
et je sors dans la rue
pour crier que t’es revenue.
c’est toujours comme ça quand tu r’viens à maison.
c’est comme si l’toréador revolait enfin dans l’décor.
comme si la flore laurentienne
se vantait dans tes yeux amoureux.
après nous, le déluge.
y’a vraiment rien qui urge.
c’est toujours comme ça quand tu r’viens à maison.
là, il pleut dans cuisine comme sur l’océan.
c’est la dérive de tous les continents
et mon cœur antarctique
ne bat plus sa musique.
c’est comme ça quand tu r’viens pas à maison.
c’est comme ça quand tu r’viens pas à maison.
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11. |
La Faille de San Andreas
03:46
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|||
sur ma table de travail,
je ne travaille jamais.
je n’ai sous la main
que des armes blanches,
des romans noirs.
et je cherche encore
le chemin qui fait le tour,
celui qui fait l’aller-retour
de la tête au cœur.
le frigidaire jouit
dans la cuisine.
la vie n’est pas juste.
la mienne se prend pour un hiver.
les oiseaux gèlent en plein vol,
n’iront pas vers le sud,
ne prendront pas l’altitude.
ils perdent la bataille
et s’écrasent
dans la faille.
à cause.
à cause que
j’ai dans le corps
un arbre qui penche,
comme un arbre qui casse
dans le chemin
et puis plus rien ne passe
le mur d’hadrien
ni la faille de san andreas
que je traîne à l’intérieur.
dehors, les garçons se tirent dessus,
les doigts en l’air,
comme toujours.
on déguise les flounes en filles,
les filles en femmes.
c’est l’halloween
à l’année longue.
c’est le désert dans ma chambre
et john fogerty gueule qu’il est né dans la swamp.
on est tout trempe.
on est tout seul.
à cause.
à cause que
toi, les hommes t’aiment en file indienne
quand tu déshabilles la lumière.
les uns se pâment,
les autres brament,
te montrent leur char et leur charme.
moi, je n’ai que ma tête de picasso
et les restants d’un vieux pick-up.
mais tu demeures la cible
de mon œil carabine.
sur ta peau caraïbes,
comme un vase de chine,
je faisais mon possible
dans tes nuits harlequines.
chercher ta route de la soie,
de la tête au cœur.
tu passes encore en silence.
sous-marin allemand
sous les eaux de mon bain,
sur la géographie de ton linge
qui traînait dans ma chambre.
tu m’as échappé
et je suis brisé.
la guerre est finie.
sur ma table de travail,
je ne travaille jamais.
je n’ai sous la main
que des armes blanches,
des romans noirs.
si tu me cherches encore,
regarde dans l’atlas,
regarde au centre,
regarde au fond des cendres.
je suis là,
dans la faille de san andreas.
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12. |
Jusqu'à ce que je tombe
03:59
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même si le vent devient malin,
un squall à coucher les sapins,
je marcherai
jusqu’à ce que je tombe.
jusqu’à ce que je tombe.
même si nous sommes des milliards
à vivre sous les miradors,
je marcherai
jusqu’à ce que je tombe.
jusqu’à ce que je tombe.
mais s’il fallait que je m’écarte
et que la nuit me prenne sous la neige,
mon cœur se rongerait la patte.
il finira par se sortir du piège.
même si ma langue est aux arrêts,
un double fond sourd et muet,
je parlerai
jusqu’à ce que je tombe.
jusqu’à ce que je tombe.
même si tu perdais mon chemin,
mon cœur mènera du train.
je t’aimerai
jusqu’à ce que je tombe.
jusqu’à ce que je tombe.
refrain
même si le vent devient mauvais,
un squall à coucher les forêts,
je marcherai
jusqu’à ce que je tombe.
jusqu’à ce que je tombe.
refrain
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